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Aslý Erdoðan | 3 : “Le plus cruel des mois”

Quatre articles de Aslý Erdoðan, ont été utilisés pour “instruire” les chefs d’accusation. Kedistan les publie en soutien à la campagne de sensibilisation actuellement en cours. #FreeAsliErdogan !

Aslý Erdoðan, écrivaine, est détenue depuis 16 août 2016, dans la prison de Bakirköy à Istanbul et la peine de prison à vie est demandée à son encontre.

Il est toujours périlleux de traduire de tels textes en urgence, et la langue d’Aslý, son écriture, en en traversant une autre, peut y perdre, comme dans un filet, quelques étoiles…

Article publié le 08.07.2016

(30 mai 2016, Evrensel) 76ème jour du couvre—feu et de siège à Nusaybin… Après que les YPS aient déclaré le retrait de leurs forces en armes, l’opération se renforce, les bombardements, les tirs de chars et de canons prennent de l’ampleur. 24 des 42 personnes qui se sont extraites des quartiers ayant été arrêtées, il y a des témoignages sur le fait que de nombreux civils soient torturés. “Ceux qui sont sortis sont des civils, la plupart de jeune âge. De façon compatissante, une libération a été mise en scène, mais après ils leur auraient fait subir des tortures ; leurs familles ont vu que durant les gardes—à—vue, leur crâne, leur bras ont été cassés.”

Þýrnak est frappé par des obus, au 76 ème jour, le bombardement continue sans interruption, plusieurs maisons sont incendiées.

A Cizre, Emrullah Er (19), en allant avec sa mère, rechercher son grand père qui n’avait pas quitté sa maison jusqu’au 35ème jour du couvre—feu, ayant été pris pour cible par la police et été arrêté avant que son traitement se termine, peut y perdre son bras… “Ils ont dit qu’ils n’ouvriraient pas le feu sur le drapeau blanc. Ils l’ont ouvert, ils l’ont arrêté bien que blessé.”

Le sort de Hurþit Külter, responsable du DBP de la ville de Þýrnak, reste incertain. Alors que la préfecture déclare que Külter n’est pas mis en garde—à—vue, il a été signalé sur le compte Twitter des forces spéciales, qu’il était maintenu à TEM [Lutte anti—terrorisme]. La réponse de BÖF Tweet_Güneydogu, donné à Mahmut Külter qui demandait des nouvelles de son cousin :

Tu es venu, toi aussi gundi [paysan en kurde] @Kultermahmut soit tranquille. Hurþit est sur les genoux de ses grand frères de TEM, en short, on l’a fait un peu transpirer. Mais il va mieux maintenant. Ne te stresse pas, attends ton tour. (28 mai 17:11)
Un mois plus tard, 30 juin : Lors de l’opération militaire débutée à Lice, la liaison est coupée avec 19 villages et 58 hameaux. L’IHD [Association des Droits Humains] a déclaré être inquiète pour la vie des civils, et que partout c’est l’incendie.

Il n’y a pas de nouvelles de Hurþit Külter depuis 35 jours. Sa mère a qualifié le mois qui s’est écoulé depuis la disparition de son fils, de “cauchemar”.

(6 juillet, Özgür Gündem) Les militaires et les forces spéciales de la police qui ont mis en état de siège le hameau Mehla, du village Kerwas, commune de Lice, le 30 juin, ont soumis les 34 villageois qui intervenaient sur l’incendie à la torture. Mehmet Þirin Kocakaya a perdu la vie au cours des tortures. “Ils ont donné des coups de pieds à Mehmet et à ses frères, les gémissements de Mehmet, de 300 mètres plus loin, arrivaient jusqu’à son père paralysé… Ils nous ont pris tous – ils ont laissé 3 petits enfants et le père de Mehmet— dans le blindé, et nous ont fait attendre. 10 minutes plus tard une ambulance est arrivée pour Mehmet. Nous avons demandé à un soldat : Il a été mis dans l’ambulance, mais il y a des grandes possibilités qu’il soit mort, a—t—il dit.”

Trois enfants faisant partie des 42 civils mis en garde—à—vue à Nisebin, ont raconté la torture, dans une lettre qu’ils ont envoyée de la prison. H.A et E.T., 16 ans, ont écrit que les soldats qui ont distribué des gateaux et jus de fruits devant les caméras, les ont ramassés après l’extinction des caméras. Et qu’ils ont ensuite été violentés pendant des heures, que les femmes sont trainées par les cheveux et jetées par les escaliers. Le bras de H.A. a été brûlé, son index cassé, suite aux coups de crosse il risque de perdre son oeil. Ç.K. (16) qui a été torturé malgré sa blessure par balle au ventre, a raconté qu’il a été menotté et trainé, après l’extinction des caméras.

Il n’y a pas de nouvelles de Hurþit Külter depuis 41 jours. “Qu’ils me donnent mon fils, mort ou vivant. Que lui ont ils fait ?”

Info de dernière page : La Mairie métropole de Wan travaille pour soigner les animaux domestiques à Gever. Des traces de brûlures ont été constatées sur la majorité des animaux, et le risque de famine et d’épidémie est grand. Sur la photo, il y a un chien de rue, au museau tout noir, réfugié dans une maison transformée en tas de gravats ; là où il s’est réfugié, sous la fenêtre, entre une chaise renversée et l’armoire, il est mort. Pas de blessure, pas de sang, il peut avoir brûlé partiellement. Sur la fenêtre, pend un rideau blanc déchiqueté ; le soleil de juin, avec compassion et magnifiscence, luit sur le chien qui a perdu ses couleurs.

http://www.kedistan.net/2016/11/26/asli—erdogan—3—plus—cruel—mois/

26.11.2016
Kedistan


 

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